Risques psychologiques et stratégies pour restez zenAlors que le confinement s’allonge, il est normal de s’interroger sur les répercussions psychologiques que celui-ci peut avoir sur notre santé mentale. La situation que nous vivons actuellement est exceptionnelle a bien des égards. L’arrêt de toutes les activités et la mise en confinement a été brutales et nous n’avons pas de référence pour connaitre exactement quelles en seront les conséquences au niveau psychologique. Tout est de l’ordre de l’inconnu. Comme le dit Boris Cyrulnik dans un interview sur France-Inter, « nous devons nous adapter à une agression invisible ». Dans un contexte où les projets sont difficiles à planifier et l’avenir impossible à imaginer, garder le moral peut sembler impossible. Cette crise nous demande donc un fort potentiel d’adaptation et de résilience. Elle nous offre aussi la possibilité de nous redécouvrir et de mettre en place de nouvelles stratégies qui le confinement passé pourront perdurer. Petit tour d’horizon des risques et des stratégies à mettre en place pour un confinement réussi. Quels sont les risques psychologiques du confinement ? Le confinement généralisé d’une population entière pendant plusieurs semaines est un phénomène nouveau sur lequel nous n’avons pas de recul scientifique et donc que peu de point de comparaison. Nous pouvons toutefois nous appuyer sur les conclusions d’une analyse de chercheurs psychologues du King’s college, portant sur les conséquences de périodes de confinement lors des grandes crises sanitaires précédentes : le stras en 2003, la grippe H1N1 en 2009 et 2019 ou encore Ebola en 2014. Cette étude parue dans la revue scientifique The Lancet, bien que portant sur de petits groupes ou des villes entières placées en confinement et non sur des populations entières, pointe du doigts les nombreuses conséquences psychologiques négatives auxquelles nous allons être confrontées dans les semaines à venir. Nous pouvons aussi observer ce qui s’est passé chez nos voisins touchés avant nous et comment ils ont réagi. En chine 53.000 personnes ont été interrogées via un questionnaire en pleine épidémie du covid-19. Selon les résultats près de 35% des répondants ont souffert d’une forme de détresse psychologique et il y a eu une hausse des violences conjugales. En France pour l’heure, on estime déjà que les violences conjugales ont augmenté d’un tiers, ce qui a amené le Ministre de l’intérieur a mettre en place un nouveau dispositif d’alerte. Toujours dans le journal « The lancet » on apprend aussi que les enfants soumis à une période de quarantaine ont quatre fois plus de symptômes de stress post traumatique que les enfants ne l’ayant pas subi. Pour eux comme pour nous la situation est nouvelle. Privés d’école, de loisirs, de lien social ils peuvent souffrir de cet horizon brusquement réduit et de manque de socialisation provoquent chez eux de l’angoisse, de la colère voire des phobies ou des traumatismes. Chez le personnel hospitalier, les symptômes de stress post-traumatique sont dejà nombreux et pourraient subsister durant 3 ans. Les études semblent toutes convenir qu’au-delà du 10 eme jour de confinement, les effets psychologiques seraient multipliés. Ils le seraient aussi en cas de manque de nourriture, d’eau, de médicament et de papier toilette !!! Nous le constatons donc les effets du confinement sur le psychisme sont réels et tangibles. Stress, angoisse, dépression, perte de repères, troubles de l’humeur, pensées suicidaires, fatigue émotionnelle, insomnie, colère, peur de l’avenir, de la contamination, symptômes post traumatiques, épuisement et burnout pour le personnel médical sont les signes classiques des dommages collatéraux auxquels nous devons nous attendre. Dans les familles les troubles de l’humeur et l’irritabilité sont les signes les plus fréquemment observés souvent du fait de l’ennui, de la frustration, de l’isolement social ressenti par les personnes. Les problèmes alimentaires vont également voir le jour avec des comportements compulsifs où les personnes vont chercher à combler le vide et l’angoisse en mangeant tout et n’importe quoi à longueur de journée. Ainsi tous les psychiatres et psychologues s’accordent aujourd’hui sur le fait que de nombreuses pathologies vont apparaitre pendant et aussi après le confinement . Pourtant ce n'est pas une fatalité et vous pouvez à votre échelle mettre en place des stratégies vous permettant de préserver votre santé mental et celle de vos proches Peur et Angoisse sont-elles inévitables ?Boris Cyrulnik dans une interview à France Inter déclarait que la crainte est une réaction qu’il faut écouter et que la peur est normale et doit être acceptée comme « une émotion fondamentale, une réaction ancestrale et précieuse, automatique et rapide face aux modifications de l’environnement ». Sa fonction est d’aider à notre survie et à celle de nos espèces. En ce sens elle n’est pas à bannir mais à maitriser. Aujourd’hui notre environnement sanitaire, économique, social change et la peur face à ce changement inédit peut être interprétée comme un signal de danger qui nous demande de lutter ou de fuir. Or le coronavirus est bien un danger réel, non maitrisé pour l’instant. Notre peur va donc nous servir car elle va nous permettre d’être plus vigilant plus sage, plus prudent et ainsi de mieux nous protéger les uns des autres. Le confinement est à la fois une stratégie de fuite et de lutte, c’est donc une stratégie efficace. De plus, nous sommes, grâce à la peur, sortis du déni et de l’inconscience qui a caractérisé les premiers jours du confinement pour passer dans une stratégie de protection. La peur devrait donc être plus facilement maitrisée par un processus de rationalisation : suis-je en danger maintenant ? Confiné chez moi je suis normalement plus protégé et plus utile. D'où le slogan "restez chez vous". L’anxiété dans sa définition, est l’anticipation négative de quelque chose qui ne va probablement pas arriver, ou des pensées négatives et craintives qui traversent notre esprit lorsqu’un futur évènement aux conséquences incertaines se présente à nous . Il s’agit donc d’une intolérance à l’incertitude. Éprouver de l’anxiété aujourd’hui semble donc là aussi logique. En effet personne ne sait aujourd’hui quand et comment ce confinement cessera. Nous naviguons dans l’inconnu, incapable de faire des projections, nous devons composer avec l’incertitude, en accepter les contours et apprendre à vivre au présent et non au futur. Ainsi si la peur est une émotion forte et intense éprouvée en présence d'une menace réelle et immédiate ou d’un danger potentiel, l'anxiété elle est une émotion vague et déplaisante qui traduit de l'appréhension, de la détresse, une crainte diffuse. Elle peut être produite par diverses situations : une surabondance d'information qu'on ne parvient pas à traiter, la difficulté d'admettre certaines choses, le manque d'information qui fait nous sentir impuissant, des événements imprévisibles ou incontrôlables dans notre vie, le sentiment de ne pas pouvoir faire face à un événement. Cela vous rappelle quelque chose ? Et oui c'est bien tout ce que nous vivons aujourd'hui. Peur et angoisse sont donc des ressentis logiques, voir sains et normaux comme le précise le médecin psychiatre Christine Barois dans un article parue dans le monde du 23/03/20. Passer une phase d’adaptation et de tâtonnement, nous allons nous adapter et trouver de nouvelles façons de vivre. Car toujours selon Boris Cyrulnik nous sommes des êtres de résilience et d’adaptation. Ce qui pose problème, c'est quand la peur et l'angoisse nous font basculer dans la phobie, la psychose ou l’angoisse généralisée. L’angoisse peut en effet nous faire perdre le contrôle de nos pensées et de nos vies et se manifeste par des symptômes émotionnels et physiques intenses. Il ne s'agit donc pas d'ignorer nos peurs et nos angoisses, mais d'avancer avec elles et d'aller de l'avant sans se laisser paralyser. Il faut apprendre à les dompter et à les apprivoiser. Comprendre et accepter les mécanismes de l’angoisse et du stress peut nous permettre de mieux en juguler les effets. La peur comme l’angoisse se régule à l’aide de stratégie mentale et nécessite aussi une véritable action de purification du corps, de contrôle de la respiration. On peut entrainer l’esprit et le corps pour explorer la peur mais ne pas lui obéir. Corps et esprit ne faisant qu’un. Plus le corps est calme plus l’esprit est calme et inversement. Que se passe t'il dans notre cerveau ?3 parties de notre cerveau (l’hippocampe, l’amygdale et le cortex préfrontal) sont concernés et touchés dans les mécanismes liés au stress et a l’anxiété mais ne sont pas touchés de la même manière. Plus les épisodes de stress sont intenses et nombreux, plus les impacts sont sérieux sur le cerveau. L'hippocampe souvent qualifié de cerveau des émotions est une structure cérébrale qui contrôle l’humeur, la mémoire, la concentration et l’acquisition des connaissances. De façon générale, l’hippocampe participe à l’adaptation à l’environnement. Si l’impact de l’anxiété sur le cerveau est intense et soutenu dans le temps, cette structure est l’une des premières à en souffrir. En effet, sa taille se réduit et nous souffrons de sérieux effets associés à cette altération : pertes de mémoire, problèmes de concentration ou même le stress post-traumatique deviennent fréquents. Le cortex préfrontal lui est lié à la capacité d’adaptation. Il s’agit du cerveau de l’intelligence, mais également de la prise de décision, du sang-froid et de l’esprit d’initiative. Les personnes soumises à un stress chroniqueverraient une diminution de volume de la substance grise, présente notamment dans le cortex préfrontal. Cela peut entraîner des individus incapables de contrôler leurs émotions, de prendre des décisions, mais aussi d’adapter leurs attitudes. Enfin l’amygdale est une petite structure essentielle située près de l’hippocampe. Son rôle principal est de gérer les émotions et les réponses comportementales, notamment en cas de peur et d’anxiété. Elle traite et interprète tous les signaux sensoriels qui viennent de notre environnement. Dans une situation potentiellement dangereuse, nos organes sensoriels envoient des impulsions nerveuses à l’amygdale, qui décide en moins d’une seconde de quelle réaction adopter : combattre, fuir ou faire le mort. Cela se fait en envoyant plus de sang dans les muscles, en accélérant le cœur, en apportant plus d’air aux poumons…Placé en état d’alerte, nous allons automatiquement produire plus de cortisol, d’adrénaline et de norépinephrine qui nous font sentir sur la défensive. Cet état d’alarme pourra nous aider dans des moments très concrets mais uniquement lorsque la menace sera « réelle ». Ainsi les scientifiques ont démontré que les troubles anxieux sont des réponses inappropriées, enregistrées dans l’amygdale, qui possède une puissante fonction de stockage des souvenirs impliquant des émotions. Or lors de périodes dépressives et stressantes, l’amygdale voit son fonctionnement perturbé. A l’inverse de l’hippocampe et du cortex préfrontal, l’amygdale augmente significativement de volume en cas d’angoisse. Ce dysfonctionnement a des conséquences importantes telles qu’une irritabilité, une hyper vigilance, une agitation anxieuse, de l’hypertension, des risques d’accidents cérébraux-vasculaires mais également des réactions de sidération fréquentes. 10 trucs pour rester zen pendant le confinementPas facile de chasser l’angoisse et de penser à autre chose quand on est enfermé chez soi d’autant plus qu’on ne sait pas quand la situation prendra fin. On ressent une forme d’impuissance parce que lorsqu’une situation nous menace on a besoin d’agir pour y remédier. Or là, la meilleure solution pour combattre c’est précisément de ne rien faire. C’est assez paradoxal et contre-intuitif car la passivité est souvent source d’anxiété. L’acceptation de cette situation et le lâcher prise sont pourtant les meilleures stratégies. Mais plus facile à dire qu’à faire. Ainsi pour passer des journées apaisées, tout est dans la manière de vivre et d'aménager ce confinement. Nous sommes protégés, pas enfermés. Il faut se dire que c'est pour notre bien, ne pas se créer d'angoisses irrationnelles et tenter de subir le moins possible cette situation inédite. Voici quelques pistes pour vous aider à gérer au mieux vos angoisses. e1) Limiter le temps d’information Pour passer des journées apaisées, tout est dans la manière de formuler ce confinement. Abreuvé en continu par les chaînes d’informations et les alertes des Smartphones, notre cerveau est en hyper vigilance. Accordez-lui un peu de repos et prévoyez des moments off sans information. Fixez-vous par exemple des créneaux horaires pour regarder les informations, une à deux fois par jour et pendant un temps limité, en filtrant et vérifiant les sources. Le croisement et la multiplication des infos contradictoires et des fakes news ajoutent à l’angoisse. Des recommandations que donnent également l’Organisation Mondiale de la Santé dans son guide pour préserver sa santé mentale en cas de confinement. “Concentrez-vous plutôt sur des informations positives comme les témoignages de personnes qui ont guéri ”, conseillent les experts. Pour les personnes très anxieuses éviter de regarder les informations le soir, elles peuvent mener aux insomnies, il est donc préférable en fin de soirée de finir sur une note optimiste et non sur le décompte des décès ou l'accroissement des malades ! 2) Ne pas s'isoler, créer du lien social Pour passer le temps et rompre l'isolement, une mesure s'impose : garder le lien. Téléphone, réseaux sociaux, mails, tchat, groupe whatapp, lettres, tout est bon pour prendre et donner de ses nouvelles à ses proches. Être seul(e) ne doit pas vous empêcher de communiquer avec des ami(e)s et proches. Histoire de partager son appréhension et ses doutes, prendre des nouvelles, prendre un peu de recul face à la situation présente. Par téléphone, textos, messageries instantanées ou par Skype, dialoguer permet de se rassurer et d'envisager les choses d'une manière différente. "Maintenir des liens solides vous aidera à vous sentir plus soutenu, ressentir une forme de positivité et d'énergie. Vous êtes plus susceptible d'avoir une conversation très ouverte sur le virus avec vos proches - être en mesure de discuter du problème et peut-être de faire des blagues à ce sujet – et cela vous aidera à vous sentir plus à l'aise, et donc à surmonter votre anxiété", précise le spécialiste de la santé mentale Gérard Barnes. 3) Créer une routine, faites des plannings Afin que les journées ne soient pas interminables, mieux vaut se créer une nouvelle routine. Un coucher à une heure raisonnable, un lever toujours à la même heure, des repas à heures fixes, des moments de loisirs, des plages de travail et des heures de détente. Cela peut ne pas paraître fun mais cela rythmera et structurera vos journées. Si vous avez des enfants idem mettez un planning de la semaine au mur, faites les participer aux confections des repas, aux tâches ménagères, décomposer la journée en la rythmant de périodes de travail, de repos, de loisirs. 4) Faites de l'exercice En ne sortant pas de chez vous il est vital d’entretenir votre corps et de ne pas rester assis derrière l’ordinateur toute la journée ou devant sa télé. Si les promenades sont limitées, il vous reste les applications pour découvrir le sport à la maison. Vous pouvez aussi retrouver sur YouTube des conseils et séries sportives à faire à la maison. A vous de choisir vos nouveaux "influenceurs". Afin d'allier les bénéfices corps et esprit vous pouvez commencer le yoga, de nombreuses plateformes, sites Internet et applications proposent aussi des cours en ligne avec des offres promotionnelles en période de confinement. Une bonne solution pour intégrer en quelque sorte l'extérieur dans son espace intérieur. 5) Méditer et respirer Prendre soin de votre santé mentale dans un contexte si anxiogène est aussi important. C’est le moment idéal pour vous mettre à la méditation via des applications comme petit bambou, zenfie, Mediopia, imagine clarity… La pleine conscience est a porté de main. Profitez-en aussi pour vous initier à la cohérence cardiaque, outil qui permet de réguler le stress. Ces exercices permettent de diminuer le rythme cardiaque et in fine de détendre le corps (calm, respirelax, mindfull attitude). 6) Accordez vous des pauses dans la journée Qu'il s'agisse de votre télétravail ou séance de lecture, de votre binge-watching Netflix, d'une partie de jeu vidéo ou d'une conversation sur les réseaux sociaux, toute activité en période de confinement exige une pause bien méritée. Faire un break afin de s'aérer l'esprit n'a (vraiment) rien d'anecdotique. Se préparer un thé chaud, prendre un café avec son conjoint, un gouter avec ses enfants, changer vos meubles de place, vous dégourdir avec une pause gym ou vous déconnecter avec une pause méditation, tout cela vous permettra de modifier quelque peu votre point de vue et votre routine. L'idéal pour repartir sur de bonnes bases. 7) Tenez un journal de bord Issue des recherches en psychologie positive, le journal de bord (journal intime) est un excellent moyen d’identifier, de mettre des mots sur ces émotions, de prendre du recul. Il permettrait d’alléger son anxiété. En fait écrire va calmer le mental qui s’emballe car en général nous écrivons moins vite que l’on ne pense, l’écriture va permettre de canaliser nos pensées, de les organiser et de les structurer. C’est un excellent allié en cas d’anxiété. 8) Apprivoisez l'ennui Pour certains, ce confinement rime avec une baisse d’activité drastique. Cette pause inopinée peut surprendre et faire peur. L’ennui n’existe pas vraiment, c’est le moment de faire tout ce que vous n’avez jamais eu le temps de faire : rangement, écrire, peindre, cuisiner, lire… Vous disposez d’une source de divertissement : séries, films à revoir, écoute de musique. Vous pouvez même visiter virtuellement des musées via des applications et des sites dédiés. Cet interlude cultuel peut prendre la forme de ponctuations entre deux heures de travail ou occuper vos week-end en famille : Allez aux musées virtuellement !! (https://www.demotivateur.fr/article/visiter-des-musees-sans-bouger-de-son-canape-le-plan-parfait-pendant-la-quarantaine) C’est aussi un bon moment pour une vraie introspection. Les circonstances laissent du temps pour réfléchir à ce qui fait sens dans notre quotidien, ce qui est important. Mais aussi ce que l’on a envie de faire évoluer, changer, construire, mettre en place... Et éventuellement libérer une part de créativité qui n’avait plus sa place dans notre vie. 9) Relativiser et rester positif Lorsque l'on est en proie à l’anxiété, il est toujours ardu de philosopher. Cependant, à l'instar d'une bonne respiration, la pensée peut être d'une grande utilité, notamment pour relativiser. Il ne s'agit pas simplement de bâtir une nouvelle routine et de planifier de nouveaux repères, mais d'essayer de considérer tout cela "comme une chance de vivre d'une manière différente pendant un certain temps", explique le site Young Minds. Un changement de perspective intéressant. Essayer de voir le positif qui peut se tirer de cette situation. Vous avez certainement eu envie de faire plein de choses que vous ne trouviez jamais le temps de faire : rangement, album photo, lire, téléphoner à des amis. Alors profitez et faites-le ! Et puis il est intéressant aussi d'intégrer pleinement le concept du pouvoir de l'instant présent en lisant et relisant le magnifique livre d'Ekhart Toll.. 10) si cela ne suffit pas... Si malgré tout, des angoisses très fortes devaient surgir, il ne faut pas hésiter à solliciter un psychothérapeute pour une consultation par téléphone ou par Skype, car alors ce confinement vient réveiller une faille larvée. Souvent une seule consultation suffira à se sentir mieux et à continuer à vivre un confinement plus apaisé. De nombreuses plateformes proposent des aides bénévoles pendant le confinement avec des séances ou une écoute de 20 minutes ou plus. Je fais moi-même partie du réseau "le temps de l’écoute" de EEPA mais il en existe bien d’autres... Rappelez-vous que nous sous estimons notre capacité à faire face, nous avons une capacité de résistance et d’adaptation face à l’adversité bien plus forte que celle que nous imaginons. La pensée résiliente est une nécessité fondamentale en période de crise qui doit permettre de dépasser nos vulnérabilités. Ce confinement aura une fin et vous en sortirez plus fort, grandit par une nouvelle expérience de vie. Tenez le coup, restez positive, prenez soin de vous et restez chez vous !
0 Commentaires
La crise sanitaire inédite que le monde vit aujourd’hui, nous oblige à travailler différemment et à changer nos modes de vie. Elle va aussi nous obliger à changer notre regard sur l’autre, sur le sens de nos vies, sur nos valeurs. C’est un magnifique moment pour redécouvrir des choses simples mais essentielles, pour redéfinir le bonheur, que pour beaucoup, nous ne savions pas voir dans les petites choses quotidiennes de nos vies. Ces circonstances défavorables peuvent nous permettre de revisiter ce qui est vraiment essentiel dans notre existence, de remettre au centre de nos préoccupations l'amitié, la bienveillance, le lien social, la qualité des relations à l'autre, l'entraide, la coopération.
Ce que nous pouvons faire aujourd’hui les uns pour les autres, chacun pour notre planète n’est pas difficile : être conscient, responsable, saisir l’enjeu sanitaire mondial que nous traversons, comprendre aussi qu’à force de maltraiter notre terre celle-ci nous a envoyé un message clair sur la nécessité de créer un nouvel équilibre et sur l’impérieuse nécessité de créer du changement à bien des niveaux : individus, familles, entreprises, hôpitaux, écoles, administrations, sociétés, nations, continents, espèce humaine... Pour l’heure, certains de vous s’adapteront facilement aux circonstances … Ce seront les plus chanceux et j’espère que vous en faîtes partie. J’espère, que vous qui me lisez, saurez positiver, garder le moral, relativiser. Nous ne sommes pas en guerre, nous ne manquons pas de nourriture, nous avons des médecins et personnels hospitaliers dévoués, nous allons bien et cette mesure de confinement vise avant tout à nous protéger les uns des autres. Ceux qui ont une maison secondaire, un jardin, un balcon, un grand appartement, qui vivent loin des zones urbaines ou au large ne se sentiront pas nécessairement confinés, à l’étroit, emprisonnés dans quelques mètres carrés. Ceux qui sont entourés par leur famille, ensemble, unis ne souffriront pas de solitude, d’isolement, d’inquiétude pour ceux qui sont loin d’eux, enfants ou parents. Ils pourront échanger, rire, discuter, savourer le plaisir d’être ensemble … Ceux qui n’ont rien à craindre pour leur travail, pourront relativiser et être impatients de retrouver leurs collègues. Ceux qui ne sont pas touchés par la maladie ou qui n’ont aucun proche malade pourront penser que l’on en fait trop, qu’ils sont invincibles ou juste prendre conscience de leur chance. Ceux qui peuvent travailler au calme, gagneront peut-être en efficacité et en bien-être et découvrirons en eux de nouvelles ressources ou de nouveaux talents… Pour d’autres au contraire cette période sera compliquée, stressante, pleine de remise en question. Il y aura un avant et un après coronavirus. Des vies à réinventer, un avenir à se créer, des plaies à panser. Parce que même face à ce virus nous ne sommes pas égaux. Il y a, à côté de nous, les personnes seules, âgées ou non pour qui l’Ehpad ou l‘appartement devient une prison. Les malades ne pouvant plus recevoir de visite dans les hôpitaux, qui en plus de vaincre la maladie doivent lutter contre la solitude. Coupés du lien social, cette solitude devient encore plus dure, plus cruelle. L’isolement a alors un goût de pénitence. Les familles confinées dans de petits appartements avec des enfants en bas âges vont affronter parfois une cohabitation qui relèvera du challenge. Les tensions entre parents, enfants, couple peuvent augmenter et devenir ingérables. Travailler, garder ses enfants et assurer en plus l’école n’a rien d’une situation classique. Beaucoup vont découvrir qu’au final aller au travail ressemble à des vacances comparé à garder ses petits… Il y aura des débordements, de l’énervement, des crises de nerfs, des mots de trop et c’est normal car nous sommes humains… Les étudiants, dont les études ont cessé peuvent s’interroger sur l’avenir et se sentir perdus, les bacheliers déjà confrontés à un « nouveau » bac pas très clair doivent apprendre à réviser seuls, se motiver, se responsabiliser. Un nombre considérable de professions sont touchées de plein fouet : petits commerces, artisans, restaurateurs, entrepreneurs, femmes de ménage, professions libérales….Pour eux demain sera plus compliqué, plus incertain, plus stressant… Pour beaucoup l’angoisse de la maladie, de la solitude, l’incertitude du lendemain créera du stress. Nombreux sont ceux qui auront du mal à rester calme, serein, avisé, concentré. Les médecins et personnels hospitaliers mis à rude épreuve peuvent craindre des burnout, les dépressions…Les professions les plus touchées risquent d’être confrontées à de véritable drames humains… Car nous n'imaginons pas encore clairement l'impact de cette crise qui ne sera bien sûr pas que sanitaire mais sociale et économique. Aussi depuis ces derniers jours, je me suis interrogée sur la meilleure manière d’exercer mon métier, d’être utile et d’aider efficacement tous ceux qui souffrent et qui ont besoin d’un soutien. Une amie psychanalyste a proposé la mise en place d’un numéro vert où psychologues et psychothérapeutes mettraient leurs compétences de thérapeute au service de tous. J’espère que ce service verra le jour et que certaines entreprises prendront en charge le soutien psychologique que nous nous devons d’amener aux salariés et aux personnes les plus démunies. Je me joindrai avec bonheur à cette initiative, si elle voit le jour en apportant ma modeste contribution au bien de l’humanité. Pour l’heure et par solidarité, j’ai décidé d’apporter ma contribution en proposant des séances de thérapie ou de coaching gratuites de 15 à 30 minutes pour :
Aussi, si vous avez autour de vous des personnes ayant besoin de soutien, si vous êtes chef d'entreprise, entrepreneur, si vous pensez que vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à me contacter ou à faire suivre ce message. Je me tiens à votre disposition. Epitecle : disait « Tout est changement, tout évolue, tout est en devenir, non pour ne plus être, mais pour devenir ce qui n’est pas encore ». Faisons donc de cette crise une opportunité de changement pour devenir tous plus unis, plus bienveillants les uns envers les autres, plus humains. C’est ensemble en tant que partenaire que nous allons traverser cette crise pour je l’espère créer un monde meilleur. Bien à vous Maîté Contact par mail : maite@materrehappy .net ou maité[email protected] |
AuTEURMaité Marc-Clinkemaillié est Thérapeute et Coach en entreprise. Elle partage ici ses expériences, découvertes, opinions et articles sur tout ce qui touche la psychologie et le développement personnel. Archives
Novembre 2023
Categories |