Qu’est ce qui fait que l’on voit tout en noir ?
Aujourd’hui je me suis fait cette réflexion en constatant que de plus en plus de mes patients me présentaient les évènements (je parle de la situation actuelle du Covid) comme un film dramatique ou une série noire, perdant tout parfois tout discernement. Cette fâcheuse tendance à surévaluer ce qui nous arrive de fâcheux au détriment des récompenses dont nous gratifient également nos vies, à retenir davantage les mauvaises nouvelles que les bonnes, est ce que l’on appelle le biais de négativité Ce phénomène fait que les individus sont davantage marqués par des expériences négatives que par les positives, qu’ils en tirent plus d’enseignements et qu’ils les utilisent plus souvent. C’est ce qui explique aussi que les expériences traumatiques et négatives restent plus longtemps gravées en nous et affectent même nos expériences positives. Ce sont donc hélas les informations qui nous apportent un désagrément que nous mémorisons le plus facilement ! A l’inverse nous avons tendance à oublier les bons souvenirs ou toutes les choses qui se sont bien déroulées. Le comble c’est même que le sentiment positif ou le bonheur diminue lorsque les expériences agréables ou positives s’accumulent et qu’on s’y habitue. On retient plus les mauvaises nouvelles que les bonnes, les échecs que les succès, les défauts que les qualités d’une personne, les catastrophes que les carnets roses…. Et en ce moment même nous sommes assaillis par le pouvoir du négatif parce qu’il est omniprésent du matin au soir. Politiciens et journalistes nous montrent à quel point l’environnement, les risques sanitaires, l’économie va mal, bref tout ce qui est susceptible de déclencher des signaux d’alarme dans notre cerveau. C’est vrai la situation n’est pas rose mais tout n’est pas noir ! L’origine de cette tendance pour les Darwiniens seraient liée au début de l’humanité où pour survivre, les hommes se devaient de prendre en compte tous les évènements négatifs survenant dans le groupe auquel il appartenait. Ceux qui survivaient été ceux qui savaient être prudents et esquiver les dangers.Nos ancêtres ont ainsi appris à prendre des décisions intelligentes dans des situations à haut risque et avec le temps la structure du cerveau s’est adapté pour accorder plus d’attention aux informations négatives qu’aux informations positives. Ces mécanismes sont devenus totalement inconscients. Et c’est bien ça le problème ! Ces biais cognitifs sont inconscients et automatiques. Ils sont là depuis des millions d’années, donc on ne peut pas les supprimer. On voudrait pourtant avoir un peu plus de positivité dans notre vie. Elle serait bien meilleure si on pouvait accorder autant d’importance aux informations positives qu’aux informations négatives non ou si on pouvait être un peu plus objectif … Alors comment faire pour inverser la tendance ? Pour nager à contre-courant et apporter plus de positivité dans la vie ? Et bien il va falloir travailler un peu et consciemment porter votre attention sur les informations positives. Accordons-nous qu’aujourd’hui, nos vies (même en période de Covid) sont infiniment plus faciles et moins dangereuses que celles de nos ainés et cette disposition soupçonneuse n’a plus vraiment de raison d’être. Nous avons tout de même la chance de vivre dans une époque bénie, de bénéficier davantages dont nos ancêtres n’auraient pas rêvé et même la situation que nous vivons est infiniment moins pénible que ce que nos grands-parents ont vécu pendant la guerre. Nous sommes certes menacés mais pas des pires calamités et quelques-unes de nos réactions sont inappropriées ou disproportionnées ! Bien sur la situation n’est pas gaie mais de là à en faire un cauchemar sans fin… Restons optimiste et confiant ! Le biais de négativité peut avoir des conséquences sur les opinions des êtres humains sous la forme de préjugés, de stéréotypes, de discriminations ou de superstitions. Il nous rend même plus susceptibles de donner plus de la crédibilité aux nouvelles négatives qu’aux nouvelles positives même si elles sont fausses ! Les psychologues ont pris conscience du problème et pour contrebalancer l’effet du « biais de négativité », ils explorent à présent un « ratio de positivité ». Ainsi pour avoir une relation ou une vie équilibrée au sens du positif / négatif il est nécessaire qu’il y ait un nombre plus élevé de sentiments ou d’évènements positifs que de négatifs. Les études ont montré que le rapport pouvait être de 5 pour 1 et que le cerveau a besoin d’un grand nombre de petites expériences positives pour faire pencher la balance vers l’équilibre. Alors faites attention à vos pensées et quand une expérience positive pointe le bout de son nez, attrapez la avant que votre cerveau ne l’écarte et l’ignore. Vous pouvez même la notez dans un journal de gratitude comme le conseille la psychologie positive ! Bonne nouvelle, la tendance à l’air de s’inverser avec l’âge. En effet, plus on vieillit, moins on est impacté par les expériences négatives. Les plus cyniques pensent que c’est une preuve de déclin cognitif (quelle négativité !) … Les plus optimistes pensent que c’est une preuve de sagesse et d’expérience de vie … A vous de décider ! Qu’en pensez-vous ?
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AuTEURMaité Marc-Clinkemaillié est Thérapeute et Coach en entreprise. Elle partage ici ses expériences, découvertes, opinions et articles sur tout ce qui touche la psychologie et le développement personnel. Archives
Novembre 2023
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